Leben am Rande des Chaos

Große Teile von Haiti versinken in Chaos und Gewalt. Die Krise spielt sich gleich auf verschiedenen Ebenen ab. Kriminelle Banden stellen ein Sicherheitsproblem dar, die Wirtschaft ist am Boden, Politik und Justiz funktionieren nicht und die gesundheitliche Lage ist desaströs. Zu allem Überfluss kämpft der Inselstaat mit Cholera-Fällen. Die gebürtige Bornerin Angelika Hoffmann befindet sich derzeit in Ostbelgien, kehrt jedoch am kommenden Wochenende in ihre Wahlheimat zurück.

Rund einen Monat befindet sich Angelika Hoffmann in Born bei ihrem Vater auf  Heimaturlaub. Als sie Haiti vor fast vier Wochen verlassen hat, war die Lage bereits dramatisch. Eigentlich verschlimmert sich die Situation seit dem ungeklärten Mord an Staatspräsident Jovenel Moïse im Juli 2021 zusehends, weil kriminelle Banden brutal um die Kontrolle der Hauptstadt und des Landes kämpfen. Laut einem UN-Bericht schrecken sie selbst nicht davor zurück, sexuelle Gewalt als Waffe einzusetzen und Frauen, Kinder und in selteneren Fällen Männer zu vergewaltigen. Sie blockieren den Zugang zum Hafen in Port-au-Prince, was zu einer erheblichen Treibstoffknappheit führt. Hinzu kamen in den vergangenen Wochen Proteste und Plünderungen. Erstmals nach drei Jahren kam es zudem wieder zu einem Cholera-Ausbruch.
Das Chaos in der Hauptstadt wirkt sich auf den Alltag im ganzen Land aus. Die Preise für Wasser und Lebensmittel sind in die Höhe geschossen. Außerdem: „Manche Kliniken mussten schließen, weil sie oft mit Generatoren funktionieren und keinen Treibstoff mehr zur Verfügung haben“, erklärt Angelika Hoffmann.

„Auch das Schulsystem funktioniert nicht. Eigentlich sollte der Start Anfang September erfolgen, doch wurde er verschoben und die Schule hat bis heute nicht angefangen.“

Seit Wochen gehen Menschen auf die Straße, um gegen die vorherrschenden Bedingungen zu demonstrieren. Proteste und Straßensperren aus brennenden Reifen lähmen regelmäßig Teile des Landes. Interimspremierminister Ariel Henry bittet angesichts der immer brutaleren Auseinandersetzungen zwischen rivalisierenden Banden um internationale Hilfe. Das gefällt aber nicht allen Teilen der Bevölkerung.

Viele Haitianer erinnern sich an eine UN-Mission, die nach dem Staatsstreich in 2004 eingesetzt wurde und für viel Kritik gesorgt hat, weil sich UN-Soldaten am sexuellen Missbrauch von Einheimischen beteiligt haben. Nach dem schweren Erdbeben im Jahr 2010 hatten zudem UN-Mitarbeiter die Cholera wieder in das Land eingeschleppt. Doch, sagt Angelika Hoffmann, sei es in der Zeit mit den sogenannten „Blauhelmen“ ruhiger auf der Insel gewesen. Haiti ist das ärmste Land des amerikanischen Kontinents. Angelika Hoffmann ist seit 2012 für die VoG Haiti-Farnières, die seit 21 Jahren besteht, vor Ort. Als Koordinatorin für verschiedene Projekte hat sie Schulklassen gebaut, sich in der Ausbildung von Krankenpflegepersonal engagiert, Infrastruktur geschaffen, Brunnen gebohrt und Photovoltaikanlagen errichtet. Seit 2020 liegt ihr Fokus auf einem Gründerzentrum, in dem junge Menschen lernen, einen landwirtschaftlichen Betrieb zu führen. Auf einem Grundstück im Nordosten Haitis erlernen die Teilnehmer von der Tierhaltung über den Anbau von Obst und Gemüse bis hin zu finanziellen, technischen und administrativen Aspekten alles, was sie auf ihrem weiteren beruflichen Lebensweg benötigen. In den letzten Monaten hat die Mannschaft 850 Obstbäume angepflanzt. Eigentlich sollte jetzt der Gemüseanbau in Angriff genommen werden: „Doch ist die Bewässerungsanlage noch nicht in Betrieb, weil es aufgrund der Probleme im Land schwierig ist, an die bestellte Pumpe und Wasserrohre aus Polyethylen zu kommen. Daher machen wir vorerst weiter mit den Obstbäumen.“Auf die Frage, ob das Chaos auch im Nordosten des Landes zu spüren ist, antwortet Angelika Hoffmann: „Wir haben noch Glück. Ja, es gibt Demonstrationen, aber sie sind noch verhältnismäßig ruhig. Auf dem Weg zur Arbeit muss ich aufgrund der Straßensperrungen manchmal Umwege fahren. Aber es hält sich in Grenzen. Wir leben damit. Angst vor Plünderungen auf dem Feld haben wir noch nicht, weil es noch nichts zu ernten gibt.“


Weiterhin existent ist das Patenschaftsprogramm, welches aus rund 250 Paten, darunter sehr vielen Ostbelgiern, besteht und Patenkinder während ihrer Schullaufbahn unterstützt. Am Samstag wurde in Born ein Container mit Werkzeug, Mobiliar, Fahrrädern, Nähmaschinen und Kleidung geladen. Allerdings wird der Container nicht sofort verschifft: „Die Lage ist zu unsicher und es besteht die Gefahr, dass illegale Dinge in unseren Container geschmuggelt werden. Dann könnten wir verdächtigt werden und Ärger bekommen. Wir warten ab, bis sich die Lage verbessert.“ Bis dahin werden Angelika Hoffmann und ihr Team weiterhin im Gründerzentrum tätig sein. Es ist ein langfristiges Projekt: „Ich habe mir zehn Jahre Zeit gegeben. Es bleibt viel zu tun, damit ich das Ziel erreiche, das meiner Arbeit zugrunde liegt: Mich möglichst überflüssig machen, damit es ohne meine Unterstützung läuft.“

Wer die Arbeit vor Ort unterstützen möchte: BE97 0019 2468 8649 Asbl Haiti-Farnières (ohne Steuerbescheinigung) oder über Don Bosco mit dem Vermerk „6404 Haiti-Farnières“, Konto BE84 4358 0341 0159 (mit Steuerbescheinigung ab 40 Euro).

 

 


 

 

Pendant environ un mois, Angelika Hoffmann se trouve à Born, chez son père, en vacances à la maison. Lorsqu'elle a quitté Haïti il y a presque quatre semaines, la situation était déjà dramatique.

En fait, la situation s'aggrave à vue d'œil depuis l'assassinat non élucidé du président Jovenel Moïse en juillet 2021, car des bandes criminelles se battent brutalement pour le contrôle de la capitale et du pays. Selon un rapport de l'ONU, ils n'hésitent pas à utiliser la violence sexuelle comme arme et à violer des femmes, des enfants et, plus rarement, des hommes. Ils bloquent l'accès au port de Port-au-Prince, ce qui entraîne une grave pénurie de carburant. A cela se sont ajoutés ces dernières semaines des manifestations et des pillages. Pour la première fois depuis trois ans, une épidémie de choléra s'est déclarée.

Le chaos qui règne dans la capitale se répercute sur la vie quotidienne dans tout le pays. Les prix de l'eau et de la nourriture ont grimpé en flèche. De plus, "certaines cliniques ont dû fermer, car elles fonctionnent souvent avec des générateurs et n'ont plus de carburant à disposition", explique Angelika Hoffmann. "Le système scolaire ne fonctionne pas non plus. La rentrée devait avoir lieu début septembre, mais elle a été reportée et l'école n'a toujours pas commencé".

Depuis des semaines, les gens descendent dans la rue pour manifester contre les conditions qui prévalent. Des protestations et des barrages de pneus enflammés paralysent régulièrement certaines parties du pays. Le Premier ministre par intérim Ariel Henry demande l'aide internationale face aux affrontements de plus en plus brutaux entre bandes rivales. Mais cela ne plaît pas à toutes les parties de la population. De nombreux Haïtiens se souviennent d'une mission de l'ONU mise en place après le coup d'État de 2004 et qui avait suscité de nombreuses critiques parce que des soldats de l'ONU avaient participé à des abus sexuels sur des autochtones. De plus, après le grave tremblement de terre de 2010, des employés de l'ONU avaient réintroduit le choléra dans le pays. Mais, selon Angelika Hoffmann, l'île était plus calme à l'époque des "casques bleus".

Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain. Angelika Hoffmann est sur place depuis 2012 pour l'asbl Haïti-Farnières, qui existe depuis 21 ans. En tant que coordinatrice de différents projets, elle a construit des classes d'école, s'est engagée dans la formation du personnel infirmier, a créé des infrastructures, foré des puits et mis en place des installations photovoltaïques.

Depuis 2020, elle se concentre sur un incubateur d'entreprises dans lequel les jeunes apprennent à gérer une exploitation agricole. Sur un terrain situé au nord-est d'Haïti, les participants apprennent tout ce dont ils auront besoin pour la suite de leur carrière, de l'élevage des animaux à la culture des fruits et légumes, en passant par les aspects financiers, techniques et administratifs.

Au cours des derniers mois, l'équipe a planté 850 arbres fruitiers. Normalement, ils devraient maintenant s'attaquer aux cultures maraîchères : "Mais le système d'irrigation n'est pas encore opérationnel, car il est difficile d'obtenir la pompe et les tuyaux d'eau en polyéthylène commandés en raison des problèmes dans le pays. C'est pourquoi nous continuons pour l'instant avec les arbres fruitiers".

A la question de savoir si le chaos se fait également sentir dans le nord-est du pays, Angelika Hoffmann répond : "Nous avons encore de la chance. Oui, il y a des manifestations, mais elles sont encore relativement calmes. Pour me rendre au travail, je dois parfois faire des détours en raison des barrages routiers. Mais cela reste limité. Nous vivons avec. Nous n'avons pas encore peur des pillages dans les champs, car il n'y a encore rien à récolter".

Le programme de parrainage, qui compte environ 250 parrains, dont de très nombreux habitants des Cantons de l'Est, continue d'exister et de soutenir les enfants parrainés pendant leur scolarité. Samedi, un conteneur a été chargé à Born avec des outils, du mobilier, des vélos, des machines à coudre et des vêtements. Toutefois, le conteneur ne sera pas expédié immédiatement : "La situation est trop incertaine et il y a un risque que des choses illégales soient introduites en fraude dans notre conteneur. Nous pourrions alors être suspectés et avoir des ennuis. Nous attendons que la situation s'améliore".

D'ici là, Angelika Hoffmann et son équipe continueront à travailler dans la pépinière d'entreprises. C'est un projet à long terme : "Je me suis donné dix ans. Il reste beaucoup à faire pour que j'atteigne l'objectif qui sous-tend mon travail : Me rendre si possible superflue pour que tout fonctionne sans mon soutien".

Pour ceux qui souhaitent soutenir le travail sur place : BE97 0019 2468 8649 Asbl Haïti-Farnières (sans attestation fiscale) ou via Don Bosco avec la mention "6404 Haïti-Farnières", compte BE84 4358 0341 0159 (avec attestation fiscale à partir de 40 euros).

 

Quelle / Source GrenzEcho • Allan Bastin